mardi 13 mai 2008

Boulot terminé - ti-punch dégusté

Notre Rackham le Rouge du Vieux Port fut bien le premier à déguster la "guildive" à Gustavia. Nul buveur de chouchen n'ayant pu faire de l'ombre à ce grand chêne. Laurent le bouillant avait mouché les derniers récalcitrants.
Toute la Pytheas'band, de Pomègue au Lacydon et même d'ailleurs se joint à moi pour rendre hommage au bel ouvrage que fut votre sillage. Chapeau bas, merci pour la balade !
Je rends la plume à nos deux pourfendeurs d'écume.
PS : des photos "salées" seront bientôt publiées - j'attends le gabian.

lundi 12 mai 2008

Feu de tout bois


Je profite de l'audience générée par l'actualité pour diffuser l'annonce du Trophée de la Charte du Plaisancier que Jean-Paul organise dès son retour à Marseille. Il n'est pas prêt de s'arrêter…

Dernière dînette

L'aube du 13,


…entre 0800 et 1100 (heure de métropole) nous serons fixés, la messe sera dite. Il sera trop tôt à Gustavia pour attaquer le premier Ti-Punch, le fameux "starter" qui selon la tradition permet de démarrer la journée de bonne humeur. Mais le temps aura fait son œuvre, les sillages se seront croisés et le doute sera levé.
A la carto de 17.00, SNEF-CLIPTOL semblait faire route quelques degrés en dessous de l'Ouest pour aller croiser le fer avec "l'Inox" tout en tirant le meilleur parti d'un angle plus favorable que le plein "vent arrière" qui n'est pas l'allure la plus profitable pour la VMG (Velocity/Made Good). Les deux poursuivants avaient d'ailleurs adopté la même allure. Si il y a Match Racing avec l'Inoxidable concurrent venu du Sud ce sera de nuit ce qui est un exercice peu commun dans cette discipline de régatier pur jus. En attendant "l'Adam", le premier rhum, le N°13 semble serein. Ils profitent à fond de ces derniers instants hors du temps. Chaque seconde y vaut de l'or. Je cale mon réveil sur 05.00 pour l'ultime carto.

Gabian N°34

Ça se précise - 12 - 05 / 21.35
Pour l'instant tout va bien. Notre trajectoire est conforme et celle de nos adversaires moins efficaces. L'ordinateur nous donne gagnant à condition que la météo suive sont cours comme sur le fichier. Chaque classement est attendu avec du stress mais conforte notre position de leader et son potentiel de victoire. Il nous reste 100 milles à faire donc environ 12h et nous devrions arriver en fin de nuit à St-Barth. On garde la tête froide et on reste concentrés sur la bonne marche du bateau et les variations de vent. Une variation négociée à l'envers pourrait tout remettre en question. Évidement on pense au plaisir qu'il y aura d'arriver à Gustavia en premier. On en a des frissons d'avance. On devrait croquer à pleines dents ces instants que je sais magiques. Ce matin, Jean-Paul est allé fixer une poulie dans le mat pour installer une drisse extérieure de remplacement. Hier, la balancine de tangon avait filé dans le mat bêtement et pour assurer le coup, on a fait cette installation. Ça marche à merveille. Cet après midi, le programme est à la toilette et au rasage de près de nos barbes en bataille. Nous essaierons d'êtres beaux à l'arrivée. Bonne soirée et à demain 5 heures du matin pour un classement précisant clairement notre bonne posture ou notre ballottage. Laurent

Ultimat moment - 12-05 / 21.33 On serre les fesses... qui va sortir du chapeau demain matin ? La nuit va être intense, on cherche a dormir mais on y arrive plus , l'excitation monte. 23 jours de mer en compétition semblent longs à priori et en fait les moments trépassent rapidement, seul le soleil a marqué son empreinte en nous tannant le cuir, c'est lui notre ennemi sournois. le climat est propice à la croisière mais point de farniente pour l'instant, nous devons capturer les moindre bribes d'énergie et les transformer en vitesse au but, tenter l'absolu c'est possible pour atteindre l île de la tentation. Motivés donc. JPM.

Non localisés à 1100

Vacation – Laurent Pellecuer – NL au classement de 11h
« Ca commence à sentir une possible arrivée en tête ! On est tous les deux sur des bords de cadre très différents, donc j’attends de voir confirmation au classement de 17h. Je suis toujours sur le qui-vive, je ne voudrais pas me faire souffler par Solar Inox. Concarneau- St Barth et Cercle vert, pour moi l’affaire est entendue. Pour eux il n’y a aucune porte de sortie pour qu’ils arrivent avant nous, à moins qu’on ait un problème technique. L’arrivée en match racing avec Solar Inox est toujours d’actualité oui. Par contre je vous assure que le premier en retard aura perdu, on ne s’attendra pas ! On s’active pour être dans les meilleurs délais, ça se passe bien et on est confiant, même si je ne voudrais pas m’enflammer et avoir une déception. A bord du bateau c’est la profusion, on peut tenir encore une semaine, on a de tout ! Du pain, du pâté, du fromage… Peut-être même encore un peu de vin rouge dans une petite bouteille ; hier au menu, c’était foie gras ! Si Solar Inox est à la diète sévère je suis désolé pour eux ! »

Bouffareù avec vous

L'alizé retient son souffle, nous aussi. Jean-Paul et Laurent ont fait du bon boulot ; ils se sont tenus à la stratégie qu'ils avaient élaboré. Ils n'ont pas dérapé, ils n'ont pas suivi les bretons de Panurge, ils ont gardé la tête froide face à l'écran du micro. Ils ont su écouter leur intuition de marin au moment où la plupart des concurrents ne jurent plus que par le fichier GRIB, ils ont vu plus loin… Inspirés, appliqués, mesurés, ils ont fait face aux fortunes de Neptune ; leurs moteurs de tissu en portent les stigmates. A la porte des Antilles, à l'heure du combat final, leur capsule navale a dessiné sur l'Atlantique une trajectoire magistrale. Vingt quatre concurrents sont dans le sillage de SNEF-CLIPTOL. Maintenant, le branle-bas de combat est donné. La concentration à bord doit être extrême, c'est ici qu'il leur faut tout donner. Traquer le cumulus congestus, se placer devant, puis sur son coté mais pas derrière - veiller les O.F.N.I. et les bancs de sargasses, régler, faire marcher le bateau et… fermer la porte à la horde des poursuivants. FORZA ! L'ange Bouffareù est avec vous.

Gabian N°33

12-05 - 09.48 - La nuit tout les coups son permis ex : excès de vitesse sans phares... Avant dernière nuit de glisse sous la bonne lueur céleste, en polo et spi. Le seul moteur qui nous traîne depuis Porto Santo, on commence a y voir le soleil au travers des trous d'aiguilles, signe de fatigue extrême. On le "manage" sans ménager sa peine, son destin le rapproche t-il de la poubelle...? on se rapproche de l'île de la tentation. Plus que 200 milles à voguer sous des alizés doux, la traque de la concurrence nous accapare. Nerveux comme le sont généralement les jeunes premiers et les moins jeunes... jpm

dimanche 11 mai 2008

gabian N°32

11-05 22h32 - On avance vers l'arrivée. La journée fut marquée par un vent faible, prévu mais difficile à assumer. Un contre bord vers le sud correctement réalisé et nous repartons vers le nord. Cela nous permet d'accompagner "Cercle Ver"t et "Concarneau St Barth" et d'éviter qu'ils nous contournent mais nous allons aussi exploiter au mieux la dernière rotation du vent. Il vaut mieux arriver sur St Barth par le nord à condition évidement de ne pas prendre de retard. La fenêtre d'arrivée entre "Snef - Cliptol-sport et le concurrent "Solar Inox" reste très disputée sur les prévisionnels de l'ordinateur. Chacun a sa chance, le flux d'air météo décidera du quel des 2 bateaux sera avantagé. Plus simplement, c'est comme s'il y avait une régate Match racing à disputer devant Gustavia et qu'il faut absolument arriver à temps pour y participer. On s'applique et on accélère. Le classement de demain ainsi que la météo nous donnerons des idées plus précises sur les potentiels de victoire de chacun. La nuit porte conseil, pour nous elles sont superbes, en short et tee-shirt sous un ciel étoilé avec de multiples étoiles filantes. Ce sont des moments rares. A demain 5 heure du mat. Laurent

Gabians N° 29, 30, 31

11 mai 2008 14:16 - Matchracing ?
Match-racing en vue en baie de Gustavia. Au plus le temps passe, au plus notre avance trépasse comme neige au soleil en cette saison. Avec Laurent on se fait à l'idée d'un duel à deux coques à proximité de l'île aux trésors tant convoitée, les uns pétris par la faim [ Sollarinox ], les autes nourris par la fin, et le plaisir de faire plaisir à leur fan club [ snef Cliptol ]. Le suspens ira grandissant jusqu au 13 lever du jour et si ce chiffre particulier doit opérer... Inch' Allah... comme on l'entend à Marseille à propos de L'OM. jpm

10 mai 2008 21:12 - On est en tête
Ça y est on est en tête. Notre position sur le plan d'eau nous semble très intéressante. Cercle vert et Concarneau-St Barth sont à la même distance de l'arrivée que nous mais je suis persuadé qu'être plus au sud nous sera favorable dans la dernière journée. Quand à Solar inox, il est incontrôlable et dans une situation intéressante mais les 70 milles d'avance sont je l'espère suffisants pour contenir leur retour très probable. Nous allons donc peaufiner notre trajectoire pour arriver dans les meilleurs délais et maximiser nos chances de réussites. Nous sommes trop loin les uns des autres pour nous contrôler mutuellement. Nous sommes donc à la merci d'Eole et de Neptune qui décideront de notre sort. Tout va bien à bord et nous restons très concentrés pour ces 3 jours de sprint final. On a mangé du foie gras sur toast parce qu'on le mérite bien. On a aimé ; sauf mon incisive qui n'a pas supporté la dureté du pain suédois. J'ai donc un sourire à la "Laurent Voulzy" pour l'arrivée, ce sera très chic. Ce morceau de prothèse dentaire pourra être une troisième fois recollé en arrivant à St Barth. Nous faisons route au 295 et attendons la possibilité de faire des plus au sud des que possible. Laurent.

10 mai 2008 21:12 - La quille....
Ça sent la quille...le temps s'effiloche inexorablement dans notre sillage, une fin de voyage se profile. Déjà on palpe le regret de perdre nos petites habitudes de la vie du bord, Une promiscuité tranquille naquit dans ce cocon presque douillet, où le charme du bateau "simple" opéra trois semaine durant. On barre avec une fraîcheur presque inégalée, pour ne rater aucune miette de ces instants privilégiés, ex ; Naviguer en polo au claire de lune. Le ciel, lui ne change pas d'année en année, le céleste comprend l'éternité tandis que nous, nous réinventons tout les jours lequotidien fugace. Ce moment prit dans l'éternité nous appartient. A nous de le transformer en or... l'arrivée le dira... jpm

samedi 10 mai 2008

Gabian N° 28


à 3 jours du 13 - 10 05 2008 00:59
Nous savourons ces 3 jours prochains ou calme et sérénité nous envahissent, bien que la guerre froide soit sous-jassante, le finish est très ouvert, mais nous envisageons cela froidement. A nous de piloter notre esquif avec le doigté de Dieu ; sachons saisir notre chance... Notre disque dur [ tête ] est nettoyé, vidé de toute publicité et pas encombré de nouvelles nauséabondes, je suis redevenu Mowgli, un être purifié qui s'émerveille de tout, ça sert peut être à ça une transat. Notre bivouac flottant et précaire arpente l'océan gigantisme. Quand je pense aux encombrements des villes et aux espaces infinis parcourus par les marins ; quelle chance d'avoir un pieds dans chaque camps pour ne pas se sentir prisonnier de l'un ou de l'autre : Nous savourons pleinement cette nature plus propre que prévue... JP

vendredi 9 mai 2008

Laurent à la vacation

« Je viens de recevoir les fichiers de positions et ils sont plutôt favorables à notre première place : d’un seul coup, je suis bien réveillé ! Je pensais plus qu’on aurait 25 milles de retard dans la mesure où nous avons fait du Sud prévisionnel. Et c’est l’inverse qui se passe. Concarneau-Saint Barth a fait de même pour compenser et accompagner, mais il semblerait qu’il l’ait moins bien réalisé que nous. Ça m’arrange de prendre la tête, en tout cas de rester sur ce front de progression avec trois bateaux qui ont les chances d’arriver à Sain-Barth dans les premiers. Le Sud paraît plus favorable. Solarinox ? Ah oui, c’est vrai qu’il marche bien. Il va falloir qu’on s’occupe de lui. On va empanner pour réduire le latéral et se mettre sans son flux d’air qui est plus intense… »

Gabian N°27



8/05 - 21h55 Plus que ou encore 900 milles ? ...en tout cas il va falloir les faire et du petit temps nous attend à un jour, la guerre des nerf va bientôt commencer. C'est heureux que nous soyons en si bonne posture mais, oh combien la précarité est de rigueur, les acquis en matière de voile sont extrêmement volatile. Nous allons patiemment et consciencieusement capitaliser chaque vagues, molécules de vent et ce, durant 8 journées chauffées à blanc [ 29 degrés à l'intérieur ] ici le réchauffement climatique est tangible...Notre seul spi a tenu le rythme effréné des derniers jours, il devrait nous tirer jusqu'à la fin en principe, on pense plus souvent notre Dame de la Garde ces temps-ci... jpm

On avance, on avance, le vent a légèrement faibli. On a essayé de profiter d'une légère bascule de vent pour se recaler dans le Sud où il nous semble qu'il y a plus de vent. Rien n'est vraiment très sûr et le doute persiste sur ces investissements dans le Sud qui font perdre du terrain, environ 20 milles. Nous en saurons plus avec les prochaines météos. Une chose est sûre c'est que doucement on va mettre la pression sur Concarneau St-Barth et qu'il sera obligé de faire des actions pour garder son leadership et qu'il risque d'en faire des mauvaises. On reste a l'affût. Sinon tout va bien, on garde le rythme et on s'accroche à un podium qui nous tend les bras. à plus. Laurent.

jeudi 8 mai 2008

Kito de Pavant joue Paulo Gagnant

"… C’est une cruelle expérience que vivent les nordistes. Il va falloir rattraper les quelques 100 milles de retard. Il y avait beaucoup d’incertitude entre le nord, le centre, et le sud. Il y a deux jours, j’ai fait un routage qui a montré SNEF-Cliptol Sport en tête, avec Concarneau-Saint Barth et Cercle Vert pas loin. Mais, on peut aussi faire confiance aux petits gars de Financo pour mettre les watts. Tous les coureurs, ici à Plymouth, suivent bien la Transat AG2R. Pour moi c’est Jean-Paul (Mouren, ndlr) qui va arriver premier. Ce serait une belle récompense pour ses 20 ans de Figaro… »

Kito de Pavant : vainqueur de l'édition précédente avec Pietro d'Ali.

Tous des fainéants les gabians

Les gabians prennent un peu de retard ; normal, là où SNEF CLIPTOL laboure l'écume, il n'y en a pas, il n'y en a plus. Il n'y a pas grand chose d'ailleurs… Finis les dauphins, les baleines, les cargos… Peut être un timide requin solitaire les suit il à quelques mètres dans le sillage dans l'espoir de grappiller quelques protéines et reliefs de repas… mais je doute que quoi que ce soit passe par dessus bord car la famine les guette pour cause de trajet plus long que prévu. Les seules traces de vie qui viennent distraire les forçats de la barre, sont les poissons volants qui fusent au ras des vagues sur quelques dizaines de mètres. Certains, îvres de vie sont tentés de jouer au "porte avions" ; Leurs destins étant peut être d'améliorer l'ordinaire du bord après avoir raté l'apontage sur SNEF-CLIPTOL. Dans ce grand désert liquide les messages qui nous parviennent sont relayés d'oiseaux du large à oiseaux des côtes, puis de goeland en gabian (Larus Argentatus). JP et L confient d'abord leur prose à un "Paille en queue" (Phaethon lepturus) qui ensuite transmet le témoin à un "Puffin cendré" (Calonectris diomedea) seuls hôtes des cieux de ces lieux. Lorsqu'en fin leurs yeux accrocheront le vol d'une "Frégate superbe" (Fregata magnificens), c'est que l'arc antillais ne sera plus très loin. Quand ils verront le premier "Gran gosier" (Pelecanus occidentalis), c'est qu'il seront arrivés et le ti-punch dégusté. Avant d'avoir du rhum dans le gosier, ils ont la meute au cul et la boule au ventre avec un seul spi rescapé et des drisses usées par des millions de phases de frottements.
Rester concentré, enchaîné à la barre, dans des surfs déchaînés… dur labeur ! Mais j'échangerais bien ma place pour la leur.

Gabian N° 26

Une journée de plus de glisse. 7 mai 2008 20h15

Tout va bien à bord. La situation est stable. On privilégie le sud mais on n'arrive pas vraiment à descendre à moins de perdre beaucoup de terrain comme solarinox. Cette nuit peut-être un empannage si le cap n'est pas trop sud. On est sur la brèche. Le grand nord semble mal en point, ça me semble une affaire réglée. On va faire de notre mieux mais je pense qu'il faudra encore prendre les justes risques pour mériter une première place.
A bientôt, je vais prendre mon quart à la barre. Laurent.

Et voilà comment SNEF CLIPTOL qui semblait jouer la cigale le 27 avril dernier en plongeant seul vers le Sud, se retrouve lancé comme un frelon à la deuxième place du classement 10 jours plus tard ! L'océan est vraiment un merveilleux terrain de jeu pour les grands navigateurs, et Jean Paul et Laurent sont grands !
Il leur faut maintenant garder toute leur lucidité et continuer à exploiter au mieux l'alizé. Arrivée le 13 mai pour le bateau n° 13 ?

publié par Philippe Oddou

mercredi 7 mai 2008

Gabian N° 25

Boulot et bateau - 7 mai 2008 16:46
1200 milles divisé par 6 égale 200 milles/jours ; ceux que nous faisons actuellement. Le 13 au soir, pour un bateau numéro 13, il y a un signe du destin... La cadence reste infernale mais on s 'y habitue, le bruit de la glisse est très impressionnant à l'intérieur, il y a les safrans qui sifflent et la quille qui hurle ; ça ressemble à de la vrai techno new wave. Chaque jour je refais le surgainage d'une drisse de spi qui bosse fort dans la ferrure de capelage. La température interieure est de 29 degrés et dehors sous le soleil le grill est prêt pour vous toaster en permanence. JPM.

Gabians N° 23 & 24

En tête du Sud - 6/05/08 21:00
Nous avons été pour un bref instant pointé en tête du paquet du Sud. Nous faisons le choix de l'abandonner au profit de "Concarneau-St-Barth". Nous partons sur une trajectoire plus Sud mais plus en douceur que "Solar Inox" qui reste extrèmement dangereux mais qui semble faire plus de route. Tous les autres semblent partir sur cette trajectoire Sud, donc on les accompagne. Je pense que "Concarneau" se ravisera plus tard et j'espère trop tard. Pour les gens du Nord, je pense que l'on va très vite et nous comblons notre retard plus vite que prévu. Bon pour nous. Leurs chances s'amenuisent et on suit ça de près. On est concentré sur notre vitesse et attendons les légères basculent de vent avec intérêt. A chaque fois, il faut choisir d'empanner ou non, combien de distance pour maximiser notre trajectoire météo. La route est encore longue est tout peut arriver, soyons vigilants et très heureux de cette si bonne posture qui est déjà une vrai victoire en soi. Tout va bien à bord. Laurent.

Ici il y à 28 degrés à l'intérieur et 23 nœuds de vents, soit un bon cocktail antillais, pourvu que l'on tienne la cadence qui est totalement inconfortable. Vivement la Dolce Vita de Gustavia. Jean-Paul.

Brève de comptoir - 6/05/08 17:04
Comment ça se passe à Marseille maintenant que le cours de l'action SNEF Cliptol prend de la vigueur ? A bord ambiance sous haute tension, vent soutenu (plus que un seul spi) des voisins menaçants et talentueux, bien que la décision du 27 avril prise par beau temps, partir seul dans le Sud était assez audacieuse sur l'instant mais semble satisfaisante 10 jours après... Ouf. On a frisé la correctionnelle, la honte , la déchéance, il eut été impossible de s'asseoir au bar de la Marine à Marseille. on s'applique comme des fous à bien barrer et les barreaux de la barre ressemblent à ceux d'une prison parfois... 12h de pilotage à chacun sont donc nécessaires pour naviguer au mieux. L'équipage va son train train et pas de problèmes techniques pour l'instant. à bientôt. JP.

mardi 6 mai 2008

Gabians N°22 & 23

04 May 2008 19:15:38 -0000 (GMT) - Autoroute du soleil - On est a fond sur la trans-alizéene du Sud, il n y a pas de limites de vitesse ici et donc on tente d'en profiter avec vagues houle et vent. On pointe le museau versSt-Barth comme beaucoup d'autres, avec impatience, il reste 2000 milles ce qui équivaut à huit bonnes journées de navigation active. Ici la température intérieure est de 26 degrés et dehors le soleil grille tout ; surtout les petits blancs de peau. On préfère la nuit, certe longue mais plus douce, voir généreuse. Cette nuit une odeur de poisson parfume le cockpit : un brave et suicidaire poisson volant avait atterri inopinément dans les bouts, fabriquant ainsi une sorte de spaguetti sauce hareng... Des rues de nuages nappent le ciel, générant une ombre fort appréciée de l'équipier de barre. Nous entamons ainsi une course au temps perdu, qui se rattrape... toujours ? En ce dimanche comme le souhaite ma tradition, il y eu du vin à table, seulement trois litres pour trois dimanches, on risque guère de divaguer; de toute les manières à la barre ça ne se verrait pas, puisse que nous zigzaguons entre les vagues, les dix vagues , les milles vagues. JP.

05 May 2008 15:17:29 -0000 (GMT)On progresse - Vous avez pu constater comme nous, comme la nuit et la matinée nous a été favorable. Les bateaux du Sud déboulent à grande enjambée. Nous sommes en pointe du paquet du Sud. Position délicate à tenir. Que va faire Cercle Vert ? je supppose nous accompagner par le Nord en gardant un peu d'avance sur nous autres. Nous parions évidenment que le Sud ira toujours légèrement plus vite. Quand aux nordistes, leur situation météo est complexe et ils auront des vents faibles, mais bien utilisé peuvent rejoindre St-Barth dans un délai raisonnable. Ils ont environ 400 milles d'avance et ça leur laisse de la marge pour négocier leurs petits airs. Nous sommes à 1659 milles et l'arrivée est encore très loin. Il va falloir faire marcher le bateau au moins aussi vite que les autres et cela reste un gros travail de barreur. 7 jours de concentration 24 heures sur 24 accommodé d'excitation, stress et fatigue. Gardons la tête froide et prenons notre chance tant qu'elle passe et faisons de notre mieux. Le reste ne depend pas de nous. Tout va bien à bord et le moral est au meilleur niveau. Laurent

dimanche 4 mai 2008

JPM à la vacation de 1100

« Le temps est bouillonnant de soleil et de vent. On a touché un alizé modéré. C’est notre dernière phase d’investissement. Ça va bientôt sentir le roussi. Il faudra que l’on capitalise à un moment ou à un autre. Nous avons ouvert un peu le jeu. On a tout de même le droit de toucher des dividendes. Au nord, ils sont un peu sur les freins. Nous visons notre ami Cercle Vert. On surveille tout ce petit monde. Apparemment, tous les chemins mènent à Saint Barth. On ne se sent pas en supériorité. On a tout de même pas mal de milles à récupérer. Dans la petite molle, nous avons eu le temps de savourer la nature, l’eau clair. Mais généralement, nous passons notre temps à barrer, dormir, regarder les fichiers. C’est effroyablement long. Nous vivons le luxe d’une époque dépassée. On savoure tout de même notre petit camping. On réfléchit à son avenir, à ses aventures futures. Une transat comme ça tout les deux ou trois ans, c’est bien pour réfléchir sur soi même. Laurent a toujours peur de mourir de faim. On a plein de bonnes choses à bord, trop de sucreries à mon goût, et des fruits. Mais avec la chaleur, nous mangeons moins. Il faut bien s’alimenter et ne pas tricher sur le sommeil. C’est tout l’inverse du Figaro. Il faut gérer la longue distance, être en pleine forme pour barrer. »

Gabian N° 22

3/05/08 22:09 -Tobogan
Un anticyclone c'est comme un disque 33 tours pour ceux qui connaissent, il y a des slows , on les a eu dernièrement, des valses des tangos et pour nous à notre latitude c'est la Valkyrie endiablée qui nous mène le train ; pourvu que ça dure... JP

3/05/08 21:00 - Ils sont là !
Les alizés sont là, le vent vient de grimper à 17 noeuds en tournant au Nord-Ouest. Nous venons d'empanner direction les Antilles en visant plus bas pour rester dans le flux d'air plus important au Sud. Il nous permettra de reprendre beaucoup de terrain sur nos concurrents. Le moral remonte avec notre vitesse de l'ordre de 8 noeuds. Aujourd'hui, Jean-Paul a réparé la deuxième drisse de spi et demain il fera les winchs. Je pense que le bateau sera fin prêt en arrivant à St-Barth. Il vaut mieux tard que jamais. A midi c'était vin rouge et foie gras sur toast, suivi de spaghettis au foie gras façon Pellecuer. Plaisir délicieux qui était de bon augure avec ces alizés qui débarquent alors que l'on comptait les trouver dans seulement 12 à 24 heures de navigation plus au Sud. Tout va bien à bord. Laurent

Messieurs à vos calculettes, les vendanges sont ouvertes, on fait route comme les copains en direction des îles sous le vent, on verra bien si c'est un bon cru bientôt... dix jours tout de même. A demain. JP

samedi 3 mai 2008

Gabians N° 18, 19,20 et 21

13:31- Alizéen
La période d'investissement est en passe de se terminer, on attend que le cours de l'alizé monte un peu pour espérer récupérer les dividendes, mais si le cours flambe, ça peut être le jackpot. Nous gardons la tête froide même si le soleil tape fort dessus. Notre stratégie est claire : courir l'alizé jusqu'au bout et cela depuis le 27 avril, espérant que les vents nous soient favorables. A Porto Santo une nuée d'oiseaux s'est mise à squater le bord. Même si les oracles se trompent, nous appliquons les vieux principes guerriers Romains ; c'est que les temps changent... jpm

9:55 On a du vent.
C'est bon depuis 5 heure du matin, heure de paris, on a pu empanner vers le Sud Ouest. Nous naviguons dans se qui, en se renforçant, sera l'alizé tant convoité. On est content mais il a fallu batailler toute la nuit avec des vents faibles et une petite pétole de transition. On a pas eu les classements de 5 h. Espérons attraper celui de 11h00. Bon week-end à tous. Laurent

6:40 - Nuit tiède.
Belle, belle nuit sans vêtements polaires, l'esquif glisse sur une surface plate sans efforts. Ce pourfendeur des flots illumine son sillage avec un plancton fluo-néon, comme une meuleuse qui fait jaillir l'étincelle sur le métal : la féerie de la nuit est à son comble. Tout à coup sort du profond silence, le souffle époustouflant d'un autochtone de l'abîme. Totalements immergés dans cette nature, nous vivons en communion avec la faune et le vent qui s'y baladent paresseusement. Belle nuit . JPM

2/05/08 19:29 On bulle. Ça y est, on est sur le bord de la bulle qui finalement est plus grosse que prévu. Elle vient de nous engloutir, mais finira par nous recracher lorsqu'elle se décalera vers le Nord. Encore 6 ou 8 heures de patience et nous pourrons faire route plus au Sud. Par 2 fois le bateau s'est quasiment arrêté et il fut agréable de nager plus vite que notre fier navire. L'eau est à une température idéale et la mer est d'huile. Le bronzing est de rigueur lorsque l'on barre. Il semblerai que "Solar Inox" soit encore plus empétolé que nous et nous devrions le déborder par le Sud.
Vivement les alizés salvateurs. Laurent.

Fais ch…er les fichiers

Pardon, pardon, pardon… pour cet écart de langage. j'ai sacrifié à la facilité d'une rime douteuse. Mais l'esclavage à la technologie touche ses limites. Sponsors et mécènes en tous genres, soyez fiers de vos poulains car ce sont des hommes et des marins dignes. Ils ont écoutés leur voix intérieure et leurs perceptions d'homo aquaticus et, envers et contre tous, leur intuition les a guidés vers l'option qui semble pour l'instant la meilleure : "Les derniers seront les premiers" Math. 20 -

Si…

Ils parviennent à maintenir plus de 7,5 Nœuds de moyenne journalière ;
L'anticyclone remonte un peu vers le Nord ;
Leurs spinakers fatigués acceptent de les remorquer au 265 malgré des millions de frottements et des réparations de fortune ;
Ils peuvent de temps en temps récupérer quelques litres d'eau douce sous les grains ;
La chance fait qu'ils se trouvent biens placés sous les bonnes avenues de nuages Alizéens;
Les "Nordistes" continuent à louvoyer en cirés au milieu de nulle part ;
Ceux du milieu restent scotchés dans le ventre mou de l'Atlantique ;
Alors,
Leur abnégation n'aura pas été inutile ;
Nous aurons droit à un combat naval palpitant aux abords de Saint-Barth ;
Et, peut-être aurons nous la démonstration de l'extraordinaire supériorité de l'intuition humaine sur l'illusion des certitudes technologiques ;

Quoi qu'il en soit, le respect leur est du. Les seuls "loosers" sont ceux qui ne tentent pas.

vendredi 2 mai 2008

JPé les doigts de fée

Atelier couture interrompu pour prendre le micro à la vacation aujourd'hui :

« On est baigné de soleil. Le moral va bien. On pense s’en sortir et y voir beaucoup plus clair d’ici 24h. On se sent bien ici. Nous ne nous sommes pas englouti dans la porte grande ouverte dans le nord. Nous voulions penser différemment. Cercle Vert fait attention à nous. Je comprends car il y a 10 ans nous faisions cavalier seul avec Laurent. Le garçon a pris de la bouteille, son poil est devenu plus rêche. Je suis assez zen car je connais le personnage. Il n’y a pas de surprise. J’ai la tête plus froide et Laurent a plus d’énergie. Ca fait un bon tandem. Il y a un beau suspense. C’est un vaste jeu de Monopoly dans le quel on ne peut pas faire de pronostic. Il y a souvent un dernier touch down dans la baie de Saint Barth. Tout le suspense est contenu. Pour le panache, se serait bien d’avoir une bataille navale dans la baie. J’aime bien que le jeu soit ouvert. C’est l’anticyclone qui va décider de la suite. Il fait la loi. »

jeudi 1 mai 2008

Gabian N°17

1/05/08 19:00

Patience océane
"Que c'est vaste et que c'est ample, il n y a pas de mot pour décrire les confins des mers. Seul le temps délimite l'étendue. ex : une transat égale 20 jours de mers. La patience océane est une nouvelle expression lorsque tu attends du vent et que tu dépends des bons vouloir de Neptune. Nous sommes à mi-course, il reste 10 ou 12 jours, nous escomptons naviguer sous spi à un noeud de mieux au moins que les bretons du nord, ce qui comblerait notre retard et peut être d'une manière fort honorable, si Neptune nous donne un coup de pouce, tout est possible... JPM"

"Nous sommes passé à travers un mur météo que l'on ne savait comment contourner. Un trou de souris détecté dans le fichier météo, nous laissait supposer que se serait l'endroit le plus facile pour traverser cette zone de pétole. Et bien surprise, il y a eu un vent constant qui basculât tranquillement au fur et à mesure de notre progression. Nous sommes ainsi là dans le secteur de l'anticyclone avec du vent de nord. Il ne reste plus qu'a glisser sous son ventre pour être dans l'alizé tant recherché. Une bonne chose de faite, sans réele perte de temps. Jean-Paul termine les finitions du spi de secours avec les nerfs de chute à enfiler et les 2 galons à recoudre. Le moral est au beau fixe avec le bateau qui file a 7,4 noeud au sud ouest comme prévu. A bientôt. Laurent "