Les gabians prennent un peu de retard ; normal, là où SNEFCLIPTOL laboure l'écume, il n'y en a pas, il n'y en a plus. Il n'y a pas grand chose d'ailleurs… Finis les dauphins, les baleines, les cargos… Peut être un timide requin solitaire les suit il à quelques mètres dans le sillage dans l'espoir de grappiller quelques protéines et reliefs de repas… mais je doute que quoi que ce soit passe par dessus bord car la famine les guette pour cause de trajet plus long que prévu. Les seules traces de vie qui viennent distraire les forçats de la barre, sont les poissons volants qui fusent au ras des vagues sur quelques dizaines de mètres. Certains, îvres de vie sont tentés de jouer au "porte avions" ; Leurs destins étant peut être d'améliorer l'ordinaire du bord après avoir raté l'apontage sur SNEF-CLIPTOL. Dans ce grand désert liquide les messages qui nous parviennent sont relayés d'oiseaux du large à oiseaux des côtes, puis de goeland en gabian (LarusArgentatus). JP et L confient d'abord leur prose à un "Paille en queue" (Phaethonlepturus) qui ensuite transmet le témoin à un "Puffin cendré" (Calonectrisdiomedea) seuls hôtes des cieux de ces lieux. Lorsqu'en fin leurs yeux accrocheront le vol d'une "Frégate superbe" (Fregatamagnificens), c'est que l'arc antillais ne sera plus très loin. Quand ils verront le premier "Gran gosier" (Pelecanusoccidentalis), c'est qu'il seront arrivés et le ti-punch dégusté. Avant d'avoir du rhum dans le gosier, ils ont la meute au cul et la boule au ventre avec un seul spi rescapé et des drisses usées par des millions de phases de frottements. Rester concentré, enchaîné à la barre, dans des surfs déchaînés… dur labeur ! Mais j'échangerais bien ma place pour la leur.
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